En décembre, les villes, les décors de vitrine et même les programmes TV se parent de rouge et or, les guirlandes scintillent dans la nuit, le feu crépite dans las cheminées pour contrer la fraicheur de l'hiver qui s'installe... Bref, tout est fait pour nous ramener en enfance et à la féérie des fêtes de Noël. Pourtant, nombreux sont ceux pour qui cette période rime avec anxiété, solitude ou déprime saisonnière.

Décembre, c'est le mois de l'année où les jours sont les plus courts ; la luminosité baisse et le manque de lumière se fait ressentir sur le moral. Au-delà de cette cause physiologique, il y a plusieurs autres phénomènes à l'oeuvre expliquant ce climat anxyogène.
L'heure des bilans
La fin d'année est l'occasion de faire le bilan sur l'année écoulée, et de confronter les objectifs et attentes fixés en début d'année à l'épreuve de la réalité. Cette remise en perspective est bien souvent accompagnée d'une comparaison avec 'les autres' qui ont tellement mieux réussi...
C'est également un moment de nostalgie, avec un travail de mémoire, sur les deuils et les séparations qui ont marqués l'année. Quel goût auront les fêtes sans certains de ses anciens membres ?
La pression sociale à montrer son bonheur
Dans notre société occidentale, nous sommes abreuvés d'images sur ce que doit être un Noël réussi : sapin gigantesque bardé de guirlandes, grandes tablées familiales sereines et complices et profusion de cadeaux. En somme, il est de bon ton de faire encore mieux qu'à l'accoutumée, de témoigner de son bonheur devant les autres.
Pas facile à tenir comme injonction ; entre les dépenses pour les cadeaux, la maison à décorer, le menu à prévoir pour satisfaire tous les convives, les sujets à éviter pour que les retrouvailles soient sereines, les fêtes de fin d’année peuvent finalement ressembler à une véritable course d'obstacles. Et pourtant, tout dérapage dans ce protocole ou tout écart à la liesse populaire est lourdement sanctionné socialement, comme un aveu d'échec à la réussite.
Et quand la situation ne cadre pas avec l'image d'Epinal ?
De la même façon, lorsque notre situation familiale, géographique ou sociale ne permet pas de coller à l'image du rassemblement familial, il est tout aussi difficile d'affronter la période. Le décalage créé est un facteur aggravant de l'isolement des personnes, du sentiment de solitude et des symptômes dépressifs.
Comment mettre toutes les chances de son côté pour passer de bonne fêtes de fin d'année ?
Etre bienveillant envers soi-même
Cela parait tout simple, et pourtant c'est loin d'être évident.
--> Etre bienveillant, c'est faire le bilan sans se juger ou se comparer ; c'est être en mesure d'évaluer la réussite de ses objectifs, en prenant en compte les paramétres qui n'étaient pas prévisibles ou sur lesquels je n'ai pas de prise
--> Etre bienveillant, c'est aussi se respecter dans ses besoins et envies ; c'est être capable de dire non à une injonction familiale qui ne nous convient pas ou plus.
Accepter de placer ses attentes à un juste niveau
Le marketing pousse les consommateurs à confondre le bonheur avec une surenchère de signes extérieurs de bonheur : un sapin au moins aussi grand, et plus décoré ; un menu de réveillon plus gargantuesque encore que l'an passé...
Plus ces modèles sont intégrés, plus importantes sont les contraintes que nous nous imposons et plus la déception est grande, quand le moindre grain de sable enraille le belle mécanique.
En d'autres termes, diminuer ses attentes = diminuer les contraintes + retrouver de la souplesse face aux aléas.
Etre créatif pour sortir de l'isolement
L'isolement en période de fêtes est loin d'être un phénomène 'isolé'. Cela concernerait même 14% de Français (Ifop pour Dons Solidaires, baromètre 2022). Les raisons sont diverses : impossibilité financières pour rejoindre la famille, suite à une séparation, afin d'éviter d'avoir à choisir entre papa et maman, ou dans le cas du veuvage, du grand âge...
Dans tous les cas, la règle d'or est de prendre soin de soi et ainsi, se reconnaitre et s'accorder de la valeur !
Quand l'isolement est subi, pourquoi ne pas se rapprocher d'associations, de voisins ou autres personnes isolées pour partager cette soirée ? Avec 14% de la population concernée, les possibilités sont multiples... pour peu que vous osiez communiquer sur le sujet.
Si cette idée de communiquer vous parait insurmontable, alors prenez le temps de vous concocter à l'avance un programme pour la soirée, votre propre rituel de Noël : repas gourmet, film choisi, méditation en conscience, bain réconfortant ou musique d'ambiance.
Enfin, si vraiment la solitude est trop oppressante malgré tous vos efforts, n'oubliez pas les lignes d'écoute
31 14 : Numéro national de prévention du suicide, accessible tous les jours, 24h/24 – Appel confidentiel et gratuit
S.O.S Amitié est un service d’écoute par téléphone, messagerie et chat, destiné à accueillir la parole de celles et ceux qui, à un moment de leur vie, traversent une période difficile. Leur ligne d’écoute fonctionne 24h/24 et 7j/7.
09 72 39 40 50
Croix Rouge Ecoute s’adresse à toute personne ressentant le besoin de parler, quel que soit son âge ou sa situation. Les bénévoles de la cellule d’écoute sont disponibles 7 jours sur 7, de 8h à 20h.
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