La séparation amoureuse ou le divorce sont devenus des événements de vie courants depuis la seconde moitié du XXe siècle. Cette évolution vers une plus grande facilité à se séparer a des effets positifs, notamment en contribuant à réduire les violences intrafamiliales. Cependant, il est essentiel de comprendre que la séparation n'est pas un événement trivial. Elle représente un moment de vulnérabilité qui peut raviver des blessures ou des angoisses passées, et peut parfois entraîner un processus dépressif potentiellement dangereux.
Etat de la séparation en France
Depuis la seconde moitié du XXe siècle, la durée moyenne des unions a diminué, et les séparations sont devenues plus fréquentes. Bien que la majorité des Français soient encore en couple, la proportion de personnes seules ou séparées a considérablement augmenté au cours des deux dernières générations. Selon une étude de l'Insee réalisée en 2015, 66 % des Français sont en couple, 18 % sont séparés, et 15 % n'ont jamais été en couple. Cela témoigne d'une diversification des trajectoires de vie, où il est devenu plus courant de se séparer, de se remettre en couple ou de vivre seul.
Quelques chiffres parlant :
En moyenne, 20 % des Français se séparent après cinq ans de vie commune.
La moitié des unions ne dépassent pas 35 ans.
Un quart des personnes âgées de 25 à 65 ans ont déjà vécu une séparation et ont cohabité avec une autre personne au moins une fois.
Depuis plus de dix ans, le nombre de mariages est en effet stabilisé. Le taux de divorces pour 1000 mariages est passé de 5,6 en 2005 à 4,9 en 2021. On divorce moins, en premier lieu, car on se marie moins : la part de l’union libre ne cesse de progresser. Mais cela n’explique pas tout : « la tendance à la baisse résulte de la baisse du nombre de divorces plus rapide que la baisse de la population de personnes mariées », explique le ministère de la Justice. Les personnes qui officialisent leur union à la mairie aujourd’hui le font plus tard et plus souvent après avoir vécu plus longtemps ensemble. Les couples mariés sont davantage « triés » au départ et donc plus durables.
Source : Centre d'Observation de la société
Conséquences psychologiques de la séparation
Des études menées en France, bien qu'elles ne portent pas directement sur cette question, indiquent que la séparation constitue un facteur de risque de dépression, indépendamment de ses conséquences financières ou sociales. Les résultats de différentes études internationales montrent que :
12 % des personnes ayant vécu une séparation rapportent avoir traversé un épisode dépressif.
Parmi celles-ci, la majorité ne se sent plus déprimée quatre ans après la rupture.
Les hommes sont plus susceptibles de souffrir de dépression après une séparation que les femmes.
Le risque de dépression est 3,3 fois plus élevé chez les hommes et 2,4 fois plus élevé chez les femmes qui se sont séparés au cours de l'année par rapport à la population générale.
Cependant, il est essentiel de ne pas conclure que la séparation entraîne systématiquement une dépression chez toutes les personnes. En effet, des recherches récentes montrent que le risque de dépression après une rupture est beaucoup plus élevé chez certaines catégories de personnes, notamment celles ayant des antécédents de troubles émotionnels ou des réseaux de soutien social limités.
La dépression est l’un des troubles les plus répandus puisque qu’elle concerne environ 15 à 20 % de la population générale, sur la vie entière (données Inserm).
Source : Ministère de la Santé et de la Prévention
La rupture d'un couple suscite des réactions émotionnelles, parfois très intenses, à l'égard de l'ex-partenaire, ainsi qu'une série de transitions conjugales et familiales qui nécessitent des ressources d'adaptation considérables (Tremblay et al., 2013). L'intensité des blessures émotionnelles influence les interactions entre ces anciens partenaires et peut nuire à leur capacité à s'adapter à la séparation, ainsi qu'à leur sensibilité en tant que parents (Oppenheim, Koren-Karie, Dolev et Yirmiya, 2012). Pour certains, le degré de détresse psychologique qu'ils ressentent, associé à un conflit parental significatif, peut entraver leur fonctionnement individuel, coparental et familial (Sandler, Miles, Cookston et Braver, 2008 ; Levite et Cohen, 2012). Pour aider ces adultes à naviguer à travers la rupture et à mettre un terme à leur relation conjugale, il est essentiel de les accompagner dans la construction ou la reconstruction d'une relation coparentale fonctionnelle.
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